L’année 2020 ne passera pas à l’histoire comme la plus jojo de tous les temps. Mais pour les fanatiques de jeux vidéo, cette année plutôt vaseuse n’a pas à être une perte totale. Voici cinq jeux, disponibles dès maintenant, qui pourront remettre un peu de pep dans l’existence socialement distanciée du ou de la geek en toi. Et quand on parle de distance, on ne rigole pas : tous ces produits sont bien entendu offerts en version téléchargeable.

Avertissement amical : pour les Cyberpunk 2077 et autres Far Cry 32, sans vouloir nier leur potentielle excellence, il faudra lire d’autres articles. On ne se refait pas : je suis old school, et je ne recommande que des jeux auxquels j’aurais vraiment le goût de jouer! C’est comme ça.

Legends of Ethernal (Lucid Dreams Studio)

On commence avec un petit bijou de jeu indie bien de chez nous. Legends of Ethernal est un jeu d’aventure en 2D, à défilement horizontal (en side-scrollingon pense à Zelda 2), avec une bonne dose du principe de va-et-vient dans l’environnement, qu’on appelle metroidvania en parlure d’initié.

Source : Lucid Dreams Studio

Visuellement, c’est une splendeur qui donne une impression de figurines en papier découpé, évoluant dans un décor minutieusement peint à la main. Ce n’est pas toujours facile, mais le personnage répond magnifiquement aux commandes, alors si tu te pètes la fiole, tu n’as que toi à blâmer. Legends of Ethernal raconte une histoire poignante, qui pose des questions souvent ignorées dans les jeux vidéo. Disponible sur Steam, Switch, Xbox One et PS4.

Hyrule Warriors : Age of Calamity (Nintendo)

Prépare-toi à être ébranlé : j’ai trouvé Breath of the Wild insupportable. Je tombe finalement sur une épée de qualité et elle me casse dans les mains après huit coups à l’arrière du crâne d’un Bokoblin? Euh, non merci, la porte est derrière vous, ciao bye. Je vais plutôt jouer à Link’s Awakening. Je sais que je vais aimer ça, j’ai adoré quand je l’ai complété en 1993.

Source : zelda.com

Mais bon, voilà que Hyrule Warriors : Age of Calamity s’amène et reprend la formule de Dynasty Warriors de Koei à la sauce Zelda, et te permet de voir et de vivre (à peu près) l’histoire qui sous-tend Breath of the Wild (c’est la suite de Hyrule Warriors, qui racontait une histoire indépendante). Alors tu choisis un perso, puis tu te bats de manière dynamique et spectaculaire contre des raz-de-marée de monstres, et c’est bien drôle. Le jeu est énorme, très fouillé, et permet vraiment de se libérer d’un trop-plein d’agressivité en cette année si étrange.

Spiritfarer (Thunder Lotus)

Mon coup de cœur indie québécois de l’année. Si tu préfères les jeux très énergiques, Spiritfarer n’est peut-être pas pour toi. Mais si tu es prêt à te calmer deux minutes et à vivre une expérience émotionnelle sans précédent, bonjour le chef-d’œuvre. Tu joues Stella, une jeune fille souriante, qui vit sur un bateau évolutif et magnifique, et qui vient d’hériter de la job de, euh, passeur des morts. Ouais. Tu dois t’occuper des âmes qui arrivent sur ton navire (sous la forme d’animaux) et leur permettre de résoudre leurs derniers conflits intérieurs avant de les accompagner vers l’au-delà. C’est profondément touchant, et, miracle, ce n’est jamais lourd.

Le coup de génie, c’est le contraste entre la jouabilité (gameplay), l’animation (exceptionnelle), les couleurs, les dialogues – des aspects qui génèrent une atmosphère douce, apaisante et pleine d’humour – et la thématique essentiellement tragique qui brille en filigrane. Côté gameplay, c’est un jeu de gestion de ressources dans lequel tu ramasses des gugusses (minerais, bois, graines, etc.) pour fabriquer d’autres gugusses (éléments du bateau, nourriture, cadeaux pour les autres personnages, etc.), pouvoir explorer le monde plus avant et trouver encore d’autres gugusses nécessaires à la fabrication de gugusses supplémentaires. Et sur ce plan, c’est parfaitement maîtrisé et c’est immédiatement sympa. Quand tu arrives à la fin et que ton bateau est tranquillement devenu une véritable ville flottante, c’est ô combien sa-tis-fai-sant. Spiritfarer, les copains. Un jeu qui fait rire et pleurer. Disponible sur Steam, Switch, Xbox One et PS4.

Assassin’s Creed : Valhalla (Ubisoft Montréal)

Il y a longtemps que je n’ai pas joué à un Assassin’s Creed (j’ai quitté le navire à la fin de la saga d’Ezio), mais j’entends beaucoup de bien belles choses au sujet de ce dernier. Un produit résolument AAA, d’une beauté sidérante, fait en grande partie ici, à Montréal. Ce n’est pas indie, mais c’est un produit du terroir quand même!

Source : Ubisoft

C’est assez typiquement Assassin’s Creed : le jeu est long (vraiment long), sanglant, touffu, détaillé et bourré de bogues. Le ton, comme d’habitude, oscille entre le TRÈS SÉRIEUX et le complètement loufoque. Tu peux jouer le personnage principal en version masculine ou féminine, ce qui est très cool. Disponible sur toutes les plateformes imaginables, sauf sur Switch.

Bloodroots (Paper Cult Games)

J’ai l’œil sur Bloodroots, du petit studio montréalais Paper Cult, depuis près de deux ans. C’est un jeu d’action d’une violence ahurissante, mais dont l’esthétique cartoon tend à neutraliser ce que tout ce sang pourrait avoir de répugnant. Tu joues un coureur des bois en quête de vengeance – le genre de bonhomme pour qui le dialogue n’est pas une option. Le contrôle est réglé au quart de tour et m’a fait hurler de bonheur plus d’une fois (c’est le genre de jeu très, très, très excitant, où il est difficile de garder son calme).

Source : Paper Cult Games

Les mouvements sont beaux, fluides, presque dansants, et bien que l’on soit aux commandes chaque seconde, on a l’impression de regarder des scènes d’action soigneusement chorégraphiées. Les gens de Paper Cult m’ont dit que leur inspiration leur est venue des films de Jackie Chan et, en effet, comme dans les opus de la tornade de Hong Kong, tous – absolument tous – les éléments de décor peuvent se transformer en armes meurtrières. Si tu as toujours voulu triompher des forces du mal à grands coups de carotte, Bloodroots est le jeu que tu attendais. Disponible sur Steam, Switch et PS4.

Alors voilà. L’année 2020 est celle qui a fait ressortir des envies de plein air chez le plus casanier des geeks. Mais si on doit absolument rester à la maison, autant le faire avec des jeux de cette qualité.